Isolez votre maison pour l’été et l’hiver

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isoler-comblesL’isolation vous permet de faire des économies très significatives : on considère que les nouvelles normes d’isolation permettent aux maisons actuelles de consommer 2,5 fois moins que les bâtiments construits avant 1974.

Au sein du périmètre habitable, les effets de la canicule se font d’autant moins sentir que l’isolation est efficace, surtout si elle se fait par l’extérieur. C’est le principe même du Mur Manteau, qui recouvre l’ensemble des solutions d’isolation thermique par l’extérieur (ITE pour les spécialistes) : il crée une barrière particulièrement efficace contre la chaleur, parce qu’elle est placée sur la face externe des murs extérieurs proprement dits.

L’isolation extérieure de sa maison

L’isolation commence par les murs extérieurs et le choix des matériaux (brique creuse, torchis, bois…). L’isolation par l’extérieur lors d’un ravalement permet d’améliorer l’isolation d’une maison déjà construite de manière efficace à moindre coût. Isolez votre toit, vos fenêtres, vos portes à la fois contre le froid, mais également contre le chaud.

En été, sous l’effet de la chaleur ambiante et du rayonnement solaire direct, un mur extérieur non isolé s’échauffe fortement durant la journée et emmagasine la chaleur. Chacun d’entre nous a déjà posé sa main sur un mur un soir d’été, longtemps après que la nuit soit tombée, et constaté que le mur était encore nettement plus chaud que l’air ambiant. C’est le phénomène de l’inertie thermique. Or cette chaleur emmagasinée se transmet en partie vers l’intérieur, et en dépit de la fraîcheur nocturne, les températures dans le logement peuvent dépasser très vite le seuil d’inconfort. En langage familier : « On étouffe ! ».

L’isolation intérieure de son habitation

Si vous souhaitez réduire les coûts ou si vous êtes locataires ou en appartement, vous pouvez isoler de l’intérieur (mais c’est moins efficace) avec des lambris, des panneaux de liège, du depron, du sisal…).

L’isolation par l’intérieur, la technique la plus répandue en France, ne fait que partiellement obstacle à la chaleur, car celle-ci est libre de pénétrer dans les murs extérieurs et de s’y accumuler. À l’inverse, le Mur Manteau étant placé à l’extérieur de ceux-ci, il constitue une enveloppe qui ‘intercepte’ d’emblée l’essentiel de la chaleur, avant même qu’elle puisse être emmagasinée dans les murs eux-mêmes. Il suffit alors de bien ventiler les pièces en profitant de la fraîcheur nocturne pour maintenir, même lors d’une période de canicule prolongée, un niveau de température agréable au sein du périmètre habitable, de jour comme de nuit.

Comparaison des performances de modes d’isolation

Le Groupement du Mur Manteau, en collaboration avec l’ADEME et le cabinet d’ingénierie TBC, a comparé la performance économique de deux modes d’isolation : l’Isolation Thermique par l’Exté-rieur (ITE), sur le principe du mur manteau, et l’Isolation Thermique par l’Intérieur (ITI).

Cette étude, menée sur des logements collectifs et des maisons individuelles, montre en particulier que l’ITE est d’autant plus intéressante que le nombre d’étages est élevé. À cela s’ajoutent deux avantages directement liés au principe constructif du mur manteau :

  1. Le confort perçu – un facteur de bien-être qui va jusqu’à se doubler, selon le cas, d’économies très concrètes.
  2. La protection du bâti à long terme. : la fonction même de « manteau » qu’assure l’ITE diminue les frais de rénovation et d’entretien des façades.

On le voit, le bilan économique de l’ITE ne saurait se limiter aux coûts de construction, mais doit être appréhendé dans une perspective plus globale.

L’étude a comparé les coûts de mise en œuvre de l’ITE et de l’ITI. Dans un but de représentativité, de nombreuses typologies de bâtiments ont été considérées. Ainsi, pas moins de cinq habitations collectives et quatre maisons individuelles ont été étudiées.

De plus, afin de garantir la validité des chiffrages, chaque pôle de dépense intervenant dans la construction d’un bâtiment a été pris en compte. Cela inclut les coûts liés au type de construction, aux matériaux – dont les quantités différent selon le système constructif – et les coûts spécifiques des deux modes d’isolation (ITE ou ITI).

Le Mur Manteau un principe qui fait coup double

« Il faut régler le problème du confort d’été en même temps que les économies d’énergie », soulignait Jean-Christophe Visier, Directeur Énergie-Santé et Environnement au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), lors des dernières Rencontres de la Performance Énergétique.

Généralement, qui dit isolation thermique pense isolation contre le froid et économies de chauffage. Sans aucun doute, cet aspect est, et restera la vocation première de l’isolation thermique, mais le confort en saison chaude n’est pas à négliger. D’autant qu’à partir d’une certaine température, de l’ordre de 27 °C, l’inconfort devient très sensible, allant jusqu’à affecter le sommeil et la capacité de travail : ainsi, on considère que dans un bureau, au dessus de 27 °C, le rendement plafonne à 40 % de la normale. Or, dans de nombreuses régions françaises soumises au climat méditerranéen ou continental, des températures estivales de cet ordre n’ont rien d’exceptionnel.

Bien entendu, le Mur Manteau à lui seul ne suffit pas à optimiser le confort d’été, mais il en est un excellent préalable. Idéalement, pour réunir toutes les conditions du bien-être à l’intérieur d’un logement en période de fortes chaleurs, il convient en outre :

  • De protéger fenêtres et baies vitrées du rayonnement solaire direct et de la chaleur diffuse en utilisant les équipements prévus à cet effet : volets, stores, auvents et marquises.
  • De minimiser la production de chaleur (appareils ménagers, cuisinière, éclairage) due aux occupants (les ‘apports internes’ dans le langage des spécialistes).
  • D’éviter d’aérer le logement en milieu de journée quand la température extérieure est au plus haut, mais en revanche de ventiler systématiquement la nuit pour évacuer la chaleur accumulée par les apports internes et par la partie de la chaleur externe présente dans les murs en dépit de l’isolation thermique (aucun procédé d’isolation n’étant parfait).

Le Mur Manteau : de solides arguments dans le logement collectif

Les cinq typologies de bâtiments collectifs retenues différaient principalement par leur nombre d’étages (de R+1 à R+3) et par leur géométrie (carrée ou rectangulaire). Une des principales conclusions de l’étude : la pertinence économique de l’ITE augmente avec le nombre d’étages.

Ceci est principalement dû au fait que l’ITE, par son principe d’enveloppe, ne nécessite pas de traitement spécifique des ponts thermiques au niveau des liaisons planchers intermédiaires / murs extérieurs et refends / mur extérieurs pour atteindre les exigences BBC réglementaires. Ce traitement est en revanche nécessaire en ITI, ce qui engendre un surcoût important, proportionnel au nombre de ponts thermiques à traiter – et donc au nombre d’étages.

S’il s’avère qu’un logement collectif R+1 peu coûter très légèrement plus cher en ITE qu’en ITI, la tendance est inversée pour un logement collectif R+3. Notons à ce propos que, quelle que soit la configuration étudiée, l’écart de coûts s’est avéré absolument minime, de l’ordre ± 1 %.

Cette quasi-parité des deux modes constructifs en termes économiques montre que, contrairement aux idées reçues, une isolation extérieure des murs n’est pas forcément plus onéreuse que l’isolation par l’intérieur – une conclusion à laquelle la plupart de nos voisins européens étaient parvenus bien avant nous…

En outre, en ITE, le traitement des ponts thermiques résiduels n’est pas nécessaire pour prétendre au niveau BBC en collectif. Ce mode d’isolation offre par conséquent une marge de progression très intéressante, notamment face aux exigences des futures Réglementations Thermiques.

La maison individuelle en Mur Manteau : des avantages à long terme

À l’instar des logements collectifs, les maisons individuelles étudiées se distinguaient par le nombre d’étages (jusqu’à R+1) et une géométrie variable (carrée ou rectangulaire). Le bureau d’étude TBC a conclu qu’au stade de la construction, l’ITE – avec un surcoût par rapport à l’ITI variant de 4 à 9 % (chiffres 2009/2010) – n’est pas la solution la plus attractive en maison individuelle. Il faut cependant tempérer ce jugement, et la remarque vaut aussi pour le logement collectif : en effet, sous la pression d’une concurrence accrue sur le marché de l’ITE, les coûts de pose deviennent de plus en plus attractifs.

Le Mur Manteau : des atouts spécifiques

Le principe du Mur Manteau tend à se généraliser dans la construction neuve, sous l’impulsion du Grenelle de l’environnement, aux impératifs duquel il répond idéalement. Mais il est aussi très bien adapté à la rénovation, qu’il s’agisse de maisons individuelles, d’immeubles tertiaires ou d’habitat collectif.

À long terme, le bilan économique au stade de la construction n’est pas tout – et le principe du mur manteau, indissociable de l’ITE, offre des avantages importants au niveau du confort estival et hivernal.

Ainsi, en tirant profit de l’inertie thermique du bâti, l’ITE atténue et déphase les pics de température estivaux : cela permet d’évacuer la chaleur durant la nuit lorsque la température extérieure chute. Cette caractéristique est d’autant plus intéressante que le calcul du futur paramètre Bbio de la RT 2012 tiendra compte des besoins en climatisation ; or ceux-ci sont fortement influencés par l’inertie d’une construction. Dès lors, le respect du Bbio en ITI pourrait imposer le recours à des solutions spécifiques qui grèveraient d’autant les coûts.

Enfin, en saison froide, la capacité de l’ITE à tirer profit de l’inertie thermique du bâti permet de stocker les apports solaires, puis de les restituer ultérieurement lorsque la température est plus basse. Cela peut engendrer des économies significatives sur les dépenses de chauffage.

De même, en matière de confort d’été, une construction en ITE profite de l’inertie du bâti pour supprimer les pics de surchauffe en lissant les écarts de température et maintient, le cas échéant, la puissance de rafraîchissement requise sans avoir recours à un système de climatisation annexe.

Le marché de l’isolation thermique par l’extérieur en Europe ÉTUDE DE L’EAE (le groupement européen des industriels de l’ITE sous enduit mince), septembre 2010

La France est très en retard par rapport à l’Allemagne ou la Suisse par exemple, mais également l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

  • France, GB, Irlande, Benelux : ± 7 millions m²
  • Espagne, Italie Portugal : ± 18 millions m²
  • Grèce, Roumaine, Bulgarie, Sud Balkans : ± 6,5 millions de m²
  • Allemagne, Suisse Autriche, Pologne, Est de l’Europe : ± 110 millions de m²
  • Scandinavie : ± 1,5 million de m²

Répartition par types d’isolants : 78 à 80 % d’isolants en mousses organiques de synthèse (essentiellement PSE) et 13 à 15 % de laines minérales.

De plus, grâce à une grande variété de systèmes et de finitions, le Mur Manteau s’harmonise avec tous les styles. Dans certaines conditions, il se prête même à la rénovation d’immeubles classés.

Le choix des vitrages

Les vitrages anti-émissif permettent d’isoler les fenêtres avec un surcoût minime à l’achat d’environ 15 euros / m². Si vous ne pouvez pas changé vos fenêtres, vous pouvez calfeutrer vos fenêtres avec mastics ou des bourrelets de mousse ou encore poser un film plastique sur vos carreaux à chaque hiver. L’isolation, notamment des combles, doit être efficace l’hiver, mais également l’été. La laine de bois, la perlite, l’ouate de cellulose ou les laines minérales denses semblent être les meilleurs compromis entre isolation été et hiver. La qualité de la pose est très importante car une fuite d’1 mm sur 1 mètre entre 2 isolants ou l’isolant et le chevron du toit divise par 5 sa résistance thermique réelle.

Choisissez donc un professionnel spécialisé qui a l’habitude de manier ce genre de matériau ; si vous êtes bricoleur, réalisez vous même l’isolation, vous maîtriserez ainsi la qualité de votre isolation. Attention : l’isolation de la maison en réduisant les fuites d’air peut causer des dommages causés par l’humidité. Dans tous les cas, évitez les ponts thermiques qui mettent en contact le coté chaud des murs d’une habitation avec le coté froid.

Les ponts thermiques peuvent réduire de moitié l’efficacité de l’isolant mural. Outre la réduction des pertes thermiques, l’isolation permet également de protéger l’ossature du bâtiment, de réduire le bruit et l’insertion de poussière en provenance de l’extérieur. Un tapis posé sur un plancher froid permet d’augmenter le confort mais ne réduit pas les pertes thermiques.

Réaliser des économies importantes grâce à l’isolation

L’isolation du toit ou les combles permet d’économiser 30 % d’énergie, les planchers et les murs 20 à 30 % et en calfeutrant les portes de 10 à 15% d’énergie. Vous pouvez également générer des économies fiscales. Pour l’isolation, utilisez des matériaux qui n’ont pas d’impact sur l’environnement négatif : laine minérale, laine de chanvre, flocons de cellulose, fibres de bois, liège, argile expansée…. Une économie de 10 % de vos dépenses de chauffage électrique de 21 000 Kwh par an se monte à 225 euros. L’investissement nécessaire est très variable en fonction de l’existant.

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