Alimentation bio et naturelle, manger des produits naturels
L’alimentation biologique est un sujet qui intéresse de plus en plus mais qui reste très controversé.
- Faut-il faire confiance aux labels ?
- Acheter du bio de supermarché ?
- Une alimentation bio est-elle vraiment meilleure pour la santé ?
Autant d’interrogations qui empêchent certains de franchir le cap. Pour tout savoir sur l’alimentation bio, suivez le guide.
Le bio, c’est quoi exactement ?
On parle d’alimentation « bio » pour désigner des produits issus de l’agriculture biologique. Ce mode de culture et d’élevage fait appel à des techniques agricoles – certaines très anciennes, d’autres modernes – qui respectent l’environnement et les animaux. Additifs, engrais et pesticides sont bannis. Les matières premières naturelles sont privilégiées.
Pour reconnaître un produit bio, le plus simple est de se fier au label bio, reconnaissable grâce à son logo. Il s’agit du label de l’Union européenne. Pour l’obtenir, il faut mettre en application des règles strictes, contenues dans le cahier des charges. Bien sûr, l’utilisation de pesticides est interdite mais il y a d’autres règles. Par exemple, pour les produits transformés, il est interdit d’utiliser des édulcorants, des colorants ou des exhausteurs de goût non-naturels. Pour se voir attribuer le précieux label, les producteurs sont soumis à un contrôle annuel. Ce label offre donc la garantie que leurs produits sont issus de l’agriculture biologique et ne nuisent ni à l’environnement, ni aux animaux, ni à la santé du consommateur.
D’autres labels existent cependant, plus exigeants que celui de l’Union européenne. Par exemple, le label Bio Cohérence garantit que les produits transformés utilisent 100% d’ingrédients bio, tandis que 5% d’ingrédients non-bio sont tolérés avec le label de l’UE. Ou encore le label Nature & Progrès, qui interdit OGM mais aussi huile de palme, garantit que le bétail reçoit une alimentation 100% bio et que les exploitations ne soient pas situées à moins de 500 mètres d’une grande voie routière ou d’une exploitation polluante.
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Pourquoi passer à une alimentation bio ?
Vous hésitez peut-être à passer à une alimentation bio, certainement en raison du coût supplémentaire que cela engendre. Mais sachez qu’en s’y prenant bien et en adoptant de nouvelles habitudes de consommation, une alimentation bio n’est pas beaucoup plus chère.
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Et vous pouvez profitez de tous ces bienfaits ! Voici quatre bonnes raisons de passer à une alimentation bio.
Une alimentation bio, c’est bon pour la santé
En agriculture biologique, il n’y a pas de pesticides, ni d’engrais chimiques ou d’OGM. Passer à une alimentation bio, c’est donc s’assurer que de telles substances toxiques ne pénétreront pas dans votre organisme. A terme, manger bio est donc meilleur pour la santé. Cela est particulièrement valable pour les fruits, les légumes et le vin, qui sont les cultures les plus traitées en agriculture conventionnelle.
>> Pour en savoir plus sur le rapport entre la santé et notre manière de vous alimenter, consultez notre rubrique diététique.
Une alimentation bio, c’est plus riche
Puisqu’ils ne sont pas traités chimiquement, les produits issus de l’agriculture biologique contiennent plus de nutriments, de minéraux et de vitamines. Ils sont essentiels au bon fonctionnement de l’organisme alors c’est un point à ne pas négliger !
Une alimentation bio, c’est plus goûteux
Dans la majorité des cas, les produits bio proviennent d’une culture locale, de saison et sont récoltés à maturité. Ils ont ainsi plus de goût ! Passer à une alimentation bio, c’est aussi redécouvrir les saveurs de certains fruits et légumes. Par exemple, les haricots verts, les tomates ou les pommes sont bien plus savoureux en bio.
Une alimentation bio préserve l’environnement
Choisir une alimentation bio, c’est aussi prendre soin de la nature. L’agriculture biologique, qui n’utilise pas de produits chimiques, préserve ainsi la fertilité des sols et la qualité des eaux. La biodiversité n’est pas impactée et les ressources naturelles sont sauvegardées. C’est particulièrement important à une époque où nous allons être amenés à manquer d’eau ! Si celle qui nous reste est polluée, comment faire ? Passer aujourd’hui à une alimentation bio, c’est prendre en compte les problèmes de demain.
Bio et locavore, c’est encore mieux
Le bio est-il toujours écolo ? Malheureusement, la réponse est non. Avec le boom de ce secteur, de mauvaises pratiques sont apparues. Les fruits et légumes hors saison sont cultivés sous serre, ce qui demande une quantité incroyable de ressources. Certains produits viennent de l’autre bout du monde et/ou sont sur-emballés dans du plastique.
Pour éviter tout cela, le mieux est de consommer bio ET local. Ainsi, l’empreinte carbone due au transport est réduite, les aliments sont de saison et n’ont pas besoin d’être sur-emballés. Une habitude de consommation qui séduit de plus en plus : en 2015, près de 60 % des Français déclaraient acheter au moins une fois par semaine des produits alimentaires locaux.
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Le bio, c’est bon pour l’environnement, mais aussi pour la santé, assurent les défenseurs des produits issus de l’agriculture biologique, bien que les bienfaits pour la santé soient plus difficiles à prouver scientifiquement. Une étude britannique a relancé le débat en suggérant que l’avantage nutritionnel des aliments naturels, produits sans fertilisants ni pesticides, était négligeable.
Des études scientifiques sur l’alimentation bio
Les produits bios ne sont pas plus sains que les aliments ordinaires, leur apport nutritionnel étant assez similaire, ont estimé des chercheurs de l’École d’hygiène et de médecine tropicale (LSHTM) de Londres dans cette étude publiée dans le Journal américain de nutrition clinique.
Pour le Professeur Alan Dangour, principal auteur de l’étude, « il n’y a actuellement aucune preuve » justifiant de privilégier les produits bios sur les autres pour leur apport nutritionnel. « Mais il est également clair que la qualité des preuves rassemblées pour aboutir à ce jugement est faible », fait remarquer le prestigieux journal médical britannique The Lancet dans sa dernière édition. Pour cette méta-analyse, les chercheurs britanniques ont en effet brassé quelque 90.000 études scientifiques parues depuis 50 ans, en ont sélectionné 162 mais n’en n’ont finalement retenu qu’un tiers, considérées comme satisfaisantes, souligne The Lancet.
En France, le MDRGF, une association qui se bat contre les pesticides, estime que l’étude britannique est « tronquée » car elle est basée sur 55 études seulement, choisies parmi les 162 retenues. Or l’analyse de ces 162 études « fait apparaitre des différences significatives favorables aux aliments bios pour 6 catégories de nutriments importants », affirme François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures. Les végétaux bios contiennent notamment plus de magnésium, de zinc, de polyphénol ou de sucres que les cultures intensives qui contiennent, elles plus d’azote, précise-t-il. De même, les produits animaux bios contiennent plus de certains acides gras que leurs homologues non bios, ajoute-t-il.
Des chercheurs de l’université de Californie avaient déjà montré en mars 2007 que la valeur nutritionnelle de kiwis issus de l’agriculture bio était supérieure à ceux de l’agriculture conventionnelle, les premiers contenant plus de polyphénol (censé lutter contre le cholestérol) et d’antioxydants (qui combattent le vieillissement des cellules) que les seconds. De son côté, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a estimé en 2003 qu’il n’y avait pas de « différence remarquable (…) des teneurs en nutriments entre les aliments issus de l’agriculture biologique et ceux issus de l’agriculture conventionnelle ». Une analyse qui est « toujours d’actualité », souligne une porte-parole de cette agence.
L’Afssa a toutefois reconnu dans cette étude que « le mode de production biologique, en proscrivant le recours aux produits phytosanitaires de synthèse, élimine les risques associés à ces produits pour la santé humaine et concourt à une moindre pollution environnementale, notamment de la ressource en eau ». Elle rejoint ainsi les défenseurs des produits naturels qui soulignent que l’absence de résidus de pesticides dans les aliments bios est un élément favorable à la santé. Mais « pour dire que le bio c’est bon pour la santé, il faudrait avoir des études épidémiologiques portant sur des familles mangeant bio régulièrement sur 5, 10 ou 15 ans, et on n’a pas ce genre d’études », commente Lylian Le Goff, expert de la fédération France nature environnement (FNE)