Si vous meniez un sondage auprès de la population pour savoir si elle préfère voyager de manière responsable ou irresponsable, la plupart des personnes interrogées choisiraient probablement la première proposition plutôt que la seconde.
Mais que signifie « Voyager vert » ? Comment faites-vous cela ? Faut-il dormir dans une tente et cuisiner sur un réchaud solaire pour être considéré comme écologique ?
Et comment reconnaître qu’une entreprise qui offre des expériences de « Voyage vert » fait ou non , de l’écoblanchiment ou greenwashing ?
La vérité, c’est que le voyage durable ou l’écotourisme, consiste à faire des choix simples afin de réduire son impact négatif vers une destination donnée.
Individuellement, chacun de ces choix ne fait qu’une petite différence dans l’ensemble. Mais collectivement, devenir plus conscient de ces petites choses peut avoir un impact cumulatif énorme.
Voici donc un aperçu détaillé de ce qu’est le Voyage vert, pourquoi c’est important, et une vaste gamme de conseils faciles à suivre pour vous aider à voyager de façon plus responsable et durable.
Qu’est-ce que l’écotourisme ?
Table des matières pour faciliter votre navigation
Lorsque Green Global Travel est créé en 2010, le domaine de l’écotourisme était largement inconnu des voyageurs moyens. Il n’était pas encore le mot à la mode comme il l’est aujourd’hui. C’était surtout un terme utilisé par les initiés dans les domaines du voyage responsable et de la conservation.
Mais l’énergie verte ( les énergies renouvelables tirées de sources naturelles durables comme le soleil, le vent, les marées et la chaleur géothermique) a pris de la vitesse grâce à des leaders d’opinion comme Al Gore. Le mode de vie vert qui aspire à conserver et à protéger les ressources naturelles, les habitats et la biodiversité de la Terre, a commencé à gagner en popularité.
« Vert » est devenu synonyme d' »écologique » ou de « respectueux de l’environnement« . C’est ainsi que les voyages verts sont entrés en vogue en tant que terme général utilisé pour englober l’écotourisme et les pratiques de voyages responsables, qui visent généralement à améliorer l’environnement et le bien-être social et économique de la population locale.
Lorsqu’il est bien choisi, le voyage vert est l’antithèse du tourisme de masse. Il s’agit d’essayer de faire des choix plus judicieux qui aident à atténuer les impacts négatifs que nous créons lorsque nous voyageons.
Nous ne pouvons pas contrôler les émissions de carbone des avions dans lesquels nous voyageons, les produits chimiques utilisés par les hôtels dans lesquels nous séjournons, ou les plastiques utilisés dans les souvenirs vendus dans les destinations que nous visitons. Mais nous pouvons choisir des moyens de transport, des hôtels, des voyagistes et des tactiques de magasinage plus écologiques qui causent moins de dommages à l’environnement et qui sont plus avantageux pour la population locale.
Selon un récent sondage TripAdvisor, près des deux tiers des voyageurs sont de plus en plus enclins à faire des choix plus écologiques et à voyager vert.
Le dilemme reste de savoir comment faire la différence entre les déplacements écologiques et l’écoblanchiment.
Voyage durable VS greenwashing
Le greenwashing ou l’écoblanchiment est défini comme « la désinformation diffusée par une organisation afin de présenter une image publique écologiquement responsable ». En d’autres termes, l’écoblanchiment consiste à utiliser des stratégies de marketing dans le but de faire croire aux clients que les produits, les activités ou les politiques d’une entreprise sont véritablement écologiques alors qu’ils ne le sont pas vraiment.
Au fur et à mesure que le mouvement vert a commencé à s’intégrer au courant dominant, d’innombrables entreprises se sont montrées prêtes à faire du greenwashing car le secteur était lucratif. Des adjectifs tels que » naturel », « écoresponsable » et « vert » n’avaient plus de sens, car les allégations étaient rarement étayées ou vérifiées par des tiers impartiaux.
L’industrie du voyage n’était pas différente. Les voyagistes qui se présentaient comme étant respectueux de l’environnement proposaient encore des activités irresponsables comme des randonnées à pied avec des lions, des promenades à dos d’éléphant et des visites au Temple du Tigre en Thaïlande. Alors, comment les voyageurs peuvent-ils savoir si une entreprise est vraiment verte ou si elle se contente de faire de l’écoblanchiment ?
Les points à vérifier pour échapper au greenwashing
- Les entreprises de voyages vraiment responsables feront passer les besoins de la population locale et de l’environnement avant les besoins des voyageurs, en s’efforçant toujours d’avoir un impact positif.
- S’il y a un élément de bénévolat, les entreprises de voyages vraiment responsables travailleront directement avec les ONG locales pour s’assurer que le programme répond aux besoins de la communauté et qu’il ne s’agit pas seulement d’expériences » agréables » pour les voyageurs. Là encore, l’objectif premier devrait être d’avoir un impact positif à long terme.
- Les entreprises de voyage réellement responsables peuvent être affiliées à des organisations internationales telles que le WWF, Conservation de la nature, Rainforest Alliance, etc. Ils peuvent également être certifiés par des organismes tels que le Global Sustainable Tourism Council ou le Center for Responsible Travel, qui prouvent qu’ils ont respecté certaines normes reconnues en matière de durabilité.
- Les agences de voyages vraiment responsables sont fières de leur ouverture et de leur transparence. La plupart auront des détails sur leurs initiatives en matière de durabilité et de responsabilité sociale d’entreprise clairement affichés sur leur site Web. Et toute entreprise « verte » devrait être plus qu’heureuse de répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir sur ces initiatives.
40 conseils pour voyager (plus) vert
Ces conseils peuvent être suivis par tous les voyageurs désireux de rendre leurs aventures plus respectueuses de l’environnement ainsi que des personnes et animaux qui l’habitent.
La plupart sont ridiculement simples, comme l’utilisation d’une bouteille d’eau réutilisable, l’apposition d’un panneau « Ne pas déranger » sur la porte de votre chambre d’hôtel et l’achat de produits fabriqués localement plutôt qu’importés.
Mais si chacun des voyageurs commençait graduellement à intégrer ces conseils durables dans leurs voyages, notre impact collectif pourrait être étonnamment moindre !
Les conseils en matière de transport écologique
1. Si vous prenez l’avion, essayez de réserver des vols sans escale chaque fois que vous le pouvez . Ce sont les décollages et les atterrissages qui sont à l’origine de la plupart des émissions de carbone d’un avion.
2. Si vous voyagez en famille ou entre amis et que la destination se trouve à une distance en voiture, vous devriez peut-être envisager un voyage en voiture. Mais si vous voyagez seul, préférez les autres moyens de locomotion, le train par exemple. Sachez néanmoins que vous pouvez vous inscrire sur des plateformes de covoiturage sécurisées. De quoi rendre votre voyage plus vert et de créer de nouveaux liens.
3. Toujours pour l’avion, envisagez votre vol avec l’une des 30 compagnies aériennes membres de l’IATA (International Air Transport Association) qui offrent des programmes de compensation des émissions de carbone afin de neutraliser les émissions de carbone de l’avion en investissant dans des projets de réduction de carbone.
Signaler cette annonce
4. Si vous décidez de vous rendre à votre destination en voiture et que votre voiture n’est pas écologique, songez à louer un véhicule hybride ou électrique, qui consomme moins de carburant et produit moins d’émissions de carbone que les véhicules énergivores.
5. Si vous en avez le temps, voyager en autobus, en train ou en bateau a généralement moins d’impact négatif sur l’environnement que voyager en avion.
Les conseils pour choisir des hôtels durables
6. Lorsque vous voyagez aux États-Unis, vérifiez si l’hôtel est certifié LEED par le U.S. Green Building Council. Le programme évalue les hôtels en fonction de leur développement durable, des économies d’eau, de l’efficacité énergétique, du choix des matériaux, de la qualité de l’environnement intérieur et de l’innovation dans la conception.
7. Lorsque vous voyagez à l’étranger, recherchez les labels de qualité d’autres programmes de certification, tels que EarthCheck (Australie), Green Globe, Rainforest Alliance (Amérique latine, Caraïbes), et Green Tourism Business Scheme (Royaume-Uni). Certains pays, dont le Costa Rica, ont leurs propres programmes de certification pour évaluer les initiatives de durabilité. Pour les voyages en Europe et en France , consultez notre article sur les labels
8. Demandez si l’hôtel a un programme de recyclage. Si ce n’est pas le cas, encouragez-les à en créer un lorsque vous laissez des suggestions sur les fiches de commentaires à la caisse.
9. Posez des questions sur les initiatives de durabilité de l’hôtel, comme l’énergie solaire, les éoliennes, la collecte des eaux de pluie, l’éclairage éconergétique et les toilettes à faible débit.
10. Renseignez-vous sur le pourcentage des ressources de l’hôtel qui sont locales. Embauchent-ils surtout du personnel local ? Se procurent-ils la plupart de leurs aliments localement, ou même les cultivent-ils sur la propriété ? Utilisent-ils des matériaux d’origine locale dans le décor ? Les entreprises qui utilisent les ressources indigènes ont tendance à être plus durables, car elles investissent dans l’économie locale.
Les conseils pour économiser l’eau
11. Prenez une gourde, sans BPA (bisphénol A) de préférence en acier inoxydable que vous pouvez remplir à plusieurs reprises. De nombreux aéroports internationaux ont des distributeurs d’eau gratuits, ce qui vous permet d’économiser de l’argent et de gaspiller des bouteilles en plastique.
12. Prenez des douches, pas des bains. Les douches n’utilisent que 40 à 100 litres d’eau, tandis que les bains en utilisent jusqu’à 300 litres. Vous vous sentez fringant ? Prenez une douche en couple et économisez encore plus d’eau !
13. Essayez de prendre des douches plus courtes, en coupant l’eau pendant que vous faites mousser, vous vous lavez, vous rasez ou vous brossez les dents.
14. N’utilisez jamais le service de blanchisserie de l’hôtel, car ils lavent généralement les vêtements de chaque client séparément (même s’il n’y a que quelques articles).
15. Raccrochez vos serviettes après chaque utilisation, ce qui est le signe universel que vous aimeriez les utiliser à nouveau. Vous ne lavez pas vos serviettes tous les jours à la maison, alors pourquoi le faire lorsque vous voyagez ?
Les conseils de voyage pour économiser l’énergie
16. Lorsque vous quittez votre chambre, éteignez toujours toutes les lumières, le chauffage, la climatisation et la télévision. Fermer les rideaux et les stores peut aider à empêcher la chaleur du soleil d’entrer en été.
17. Laissez le panneau « Ne pas déranger » sur la porte de votre chambre pour la durée de votre séjour. Cela permet de réduire les produits chimiques de nettoyage, l’électricité utilisée pour l’aspiration et le lavage du linge de lit.
18. Marchez, faites du vélo ou utilisez les transports en commun pour vous déplacer dans la mesure du possible, ce qui réduit la consommation d’essence et vous fait économiser de l’argent.
19. Retournez les cartes, brochures et autres informations touristiques une fois que vous en avez fini avec elles afin qu’elles puissent être réutilisées par les futurs voyageurs.
20. Emportez les restes de savon, de shampooing ou de dentifrice avec vous. Les portions inutilisées sont souvent jetées et vous pouvez réutiliser les bouteilles en plastique à l’avenir pour vos fabrication « maison »
Les conseils pour les randonnées
21. Les sentiers de randonnée balisés sont là pour une raison. Restez sur le sentier pour éviter de nuire à la flore indigène et de déranger la faune qui se cache dans les sous-bois.
22. Apportez un petit sac et ramassez les ordures que vous trouverez le long de votre randonnée. Organisez une compétition amicale pour voir qui peut nettoyer les déchets les plus disgracieux !
23. Ne nourrissez jamais les animaux sauvages, pour quelque raison que ce soit. Lorsqu’on alimente les animaux, on les habitue aux humains. Ils deviennent non seulement dépendants de nous pour s’alimenter mais ils sont moins méfiants . Si vous vous faites mordre, l’animal sera très probablement tué.
24. Renseignez-vous sur les conditions météorologiques et le terrain avant de partir en randonnée. Vous ne voulez pas être ce type (ou cette fille) qui s’est perdu et qui a dû être sauvé par des secouristes, ce qui épuise les ressources publiques.
25. Gardez une distance respectueuse de la faune. Oui, nous comprenons que vous voulez programmer votre rencontre avec un grizzli. Mais si vous êtes assez près pour attirer l’attention d’un animal, vous êtes trop près !
Les conseils d’achats écologiques
26. Achetez des produits fabriqués localement (de préférence à la main), plutôt que ceux qui ont été importés. Les articles transportés par avion ou par bateau ont une empreinte carbone beaucoup plus importante, et qui veut un souvenir bon marché, à l’emporte-pièce, fabriqué sur une chaîne de montage asiatique ?
27. N’achetez rien de fabriqué à partir de plantes ou d’animaux en voie de disparition, de bois dur non durable ou d’artefacts anciens. Non seulement c’est mal, mais vous ne pourrez probablement pas les faire passer à la douane.
28. Apportez votre propre sac réutilisable lorsque vous allez magasiner. Si vous voulez un emballage cadeau, acheter un beau tissu et faites du
29. Cherchez des artisans indigènes quand vous le pouvez. Lorsque vous achetez directement d’un artiste, non seulement vous l’aidez à nourrir sa famille, mais dans bien des cas, vous l’aidez à préserver sa culture. Nous avons aussi entendu des histoires assez étonnantes en discutant avec ces artisans.
30. N’achetez pas de photos souvenirs de quelqu’un qui exploite la faune sauvage, comme les célèbres éléphants de Thaïlande.
Les conseils pour un circuit écologique
31. Voyager avec des voyagistes en petits groupes, qui ont tendance à avoir moins d’impact sur l’environnement. L’adhésion à une organisation comme The International Ecotourism Society est un bon signe que le voyagiste essaie de se conduire de manière responsable et durable.
32. Lorsque vous faites de la plongée avec tuba ou de la plongée sous-marine, ne touchez pas le corail et ne remuez pas les sédiments, car cela pourrait endommager l’écosystème fragile du récif.
33. Demandez à vos organisateurs de voyages de plongée comment ils rincent leur matériel et comment est gérée l’eau de rinçage. Cela peut changer le comportement des espèces marines ou les rendre malades.
34. Découvrez comment le voyagiste redonne à la communauté locale. Est-ce qu’ils louent la terre des gens du coin ? Engagent-ils des guides locaux ? Jouent-ils un rôle de premier plan dans la préservation des ressources naturelles de la région ? Le tourisme communautaire est le plus durable.
35. N’entreprenez aucune excursion qui promet des rencontres pratiques avec des animaux sauvages, comme monter à dos d’éléphant ou marcher avec des lions. Si vous le faites, vous soutenez une industrie qui capture, transporte et maltraite illégalement des millions d’animaux chaque année.
Les conseils pour être un voyageur éco-responsable et respectueux
36. Respectez les coutumes locales. Avant de partir en voyage, faites quelques recherches sur les traditions culturelles locales de la destination afin de pouvoir parler et vous comporter de manière appropriée.
37. Demandez la permission avant de prendre une photo de quelqu’un. Dans certaines cultures, prendre une photo d’une personne, c’est comme voler son âme, et en général, c’est de la simple courtoisie.
38. Apprenez la langue, ou au moins quelques mots importants. Vous n’avez pas besoin de suivre un cours complet. Mais vous seriez étonné de voir à quel point le fait de connaître des expressions simples comme » Merci « , » Mon nom est » et » Aidez-moi s’il vous plaît » aura un impact sur la façon dont les gens du coin vous traiteront.
39. Rendez la pareille. Que vous vous inscriviez à des vacances de bénévolat à temps plein ou que vous travailliez avec un organisme sans but lucratif pour fournir des fournitures indispensables aux écoles locales, il ne faut pas beaucoup d’efforts supplémentaires pour faire une énorme différence dans la communauté locale lorsque vous voyagez.
40. Immergez-vous dans la culture locale. Soyez un participant, pas seulement un observateur. La moitié du plaisir de voyager, c’est d’avoir l’occasion de sortir de sa zone de confort et d’essayer différents aliments, d’écouter différentes musiques et d’explorer différentes cultures. Alors, sérieusement, ne sois pas ce gars qui va en Inde et insiste pour commander un hamburger !
Ne considérez pas cette liste comme une série de contraintes, elle a pour unique objectif de vous aider à réfléchir sur votre voyage. Elle n’est pas non plus exhaustive, il existe beaucoup d’autres choses à faire ou à éviter pour vivre des vacances durables, comme par exemple le staycation. Soyez en phase avec vos convictions à la maison comme sur votre lieu de vacances
Bonjour,
Merci pour cet article.
Je vous signale la parution de l’ouvrage « Tourisme durable, de l’utopie à la réalité », éditions Kalo Taxidi, 18 septembre 2019, qui développe l’ensemble de ces points.
Il présente un état des lieux des actions, des acteurs, des problématiques, et est argumenté de nombreuses études mises à la portée de tous : prix, transports, rôle des guides, compensation carbone, effets sociaux culturels, etc., y sont développés.
Et la création du Média du voyage durable, qui permet d’approfondir les faits d’actualité, et de rencontrer les véritables acteurs évalués par l’unique système d’évaluation universel et international.
http://www.levoyagedurable.media/articles/parution-de-tourisme-durable-de-lutopie-a-la-realite
Bien cordialement.
Éditions Kalo Taxidi